Vous étiez bon.
Bon technicien. Bon expert. Bon commercial. Bon développeur. Bon comptable. Bon ce que vous voulez.
Un jour, on vous a convoqué. On vous a dit : « On te fait confiance. Tu prends l’équipe. »
Vous avez dit oui. Parce qu’on ne dit pas non à une promotion. Parce que c’était la suite logique. Parce que vous aviez bossé pour ça.
Et puis vous avez découvert le vrai métier.
Le premier jour où tout bascule
Le premier mois, ça va. Vous êtes encore dans l’euphorie. Les collègues vous félicitent. Votre N+1 vous fait confiance.
Et puis il y a ce premier conflit. Cette première tension. Ce collaborateur qui ne fait pas ce qu’il devrait faire. Cette réunion qui dérape. Cette décision que vous n’osez pas prendre.
Vous cherchez la bonne méthode. Le bon outil. Le bon process.
Vous ne trouvez rien.
Parce que personne ne vous a rien donné.
On vous a promu. On ne vous a pas formé.
Un problème systémique, pas personnel
Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, sachez une chose : ce n’est pas vous le problème.
En mars 2025, l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) a publié un rapport accablant sur les pratiques managériales françaises. Le constat est brutal : la France affiche des pratiques plus verticales, moins d’autonomie accordée aux équipes, et plus de souffrance au travail que ses voisins européens.
La cause identifiée ? Les formations des futurs cadres sont « trop académiques et peu tournées vers la coopération ».
Chaque année, 30 000 jeunes sortent d’écoles de commerce pour des postes à responsabilités. Ces écoles veulent s’appeler « écoles de management ». Mais le management y est peu enseigné. Mal enseigné. Ou pas enseigné du tout.
Et pour les autres ? Ceux qui n’ont pas fait d’école de commerce ? Ceux qui ont gravi les échelons par la compétence technique ?
Rien.
On les promeut. On leur dit « débrouille-toi ».
La grande illusion des outils
Face au vide, vous avez fait ce que tout le monde fait : vous avez cherché des outils.
Des méthodes de gestion du temps. Des templates de réunion. Des frameworks de feedback. Des matrices de priorisation. Des logiciels de suivi. Des KPI. Des tableaux de bord.
Vous avez lu des livres. Suivi des webinaires. Peut-être même fait une formation de deux jours sur « les fondamentaux du management ».
Et ça n’a pas marché.
Pas parce que les outils sont mauvais. Mais parce que les outils ne résolvent pas un problème de posture.
Un marteau ne fait pas de vous un menuisier. Excel ne fait pas de vous un manager.
Ce que personne ne vous dit
Voici ce que personne ne vous dit quand on vous promeut manager :
Le management n’est pas une compétence technique. C’est une posture. Une façon d’être en relation avec les autres. Une capacité à créer un cadre où les gens peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes.
Vous allez reproduire ce que vous avez subi. Sans formation, sans accompagnement, vous faites ce que vous connaissez. Vous copiez vos anciens managers. Les bons réflexes comme les mauvais. Surtout les mauvais, parce qu’ils sont plus faciles à reproduire.
Le contrôle est une fausse sécurité. Face à l’incertitude, vous allez être tenté de contrôler davantage. De demander des reportings. De multiplier les points. C’est humain. C’est aussi ce qui tue l’engagement.
Personne ne vous a appris à écouter. Vraiment écouter. Pas attendre votre tour de parler. Pas chercher la solution pendant que l’autre parle. Écouter pour comprendre. C’est un muscle. Il se travaille.
Vous confondez autorité et pouvoir. Le pouvoir, c’est ce que votre titre vous donne. L’autorité, c’est ce que les gens vous accordent. L’un vient du haut. L’autre vient du bas. Devinez lequel compte vraiment.
Le piège du « donner du sens »
On vous a peut-être dit : « Un bon manager, c’est quelqu’un qui donne du sens à son équipe. »
C’est faux.
Le sens ne se donne pas. Il n’y a pas de robinet à sens que vous pouvez ouvrir pour arroser vos collaborateurs.
Le sens émerge. Du collectif. Du désir partagé. Du travail ensemble sur ce qui compte vraiment.
Vous ne pouvez pas « donner » du sens à quelqu’un. Vous pouvez créer les conditions pour que le sens émerge. Ce n’est pas du tout la même chose.
Et ça, personne ne vous l’apprend.
Ce que vous faites à la place
Sans formation adaptée, voici ce que font la plupart des managers promus :
Ils mettent du process là où il faudrait de l’écoute. Face à un problème humain, ils créent une procédure. Face à un conflit, ils ajoutent une règle. Face à un désengagement, ils demandent plus de reporting.
Ils mettent du contrôle là où il faudrait de la confiance. Ils vérifient. Ils surveillent. Ils valident tout. Ils deviennent le goulot d’étranglement de leur propre équipe.
Ils mettent des objectifs imposés là où il faudrait du désir. Ils cascadent les objectifs de la direction sans les questionner. Ils demandent à leurs équipes de « s’engager » sur des chiffres qu’ils n’ont pas choisis.
Ils confondent animer et faciliter. Ils font des réunions. Beaucoup de réunions. Des réunions où tout le monde parle et personne ne décide. Ils « animent » au lieu de faciliter l’émergence de décisions collectives.
Ce n’est pas de leur faute. C’est ce qu’on leur a montré. C’est le seul modèle qu’ils connaissent.
Le vrai problème : la posture
Après 20 ans à accompagner des organisations, j’ai tiré une conclusion simple : 80% des problèmes managériaux ne sont pas des problèmes de méthode. Ce sont des problèmes de posture.
La posture, c’est quoi ?
C’est la façon dont vous vous positionnez par rapport aux autres. C’est ce que vous dégagez avant même d’ouvrir la bouche. C’est la différence entre un manager que les gens suivent et un manager que les gens subissent.
Un manager avec la bonne posture peut réussir avec des outils moyens. Un manager avec la mauvaise posture échouera avec les meilleurs outils du monde.
La posture, ça se travaille. Mais pas dans un PowerPoint. Pas dans un webinaire de deux heures. Pas dans un livre.
Ça se travaille dans l’expérimentation. Dans la confrontation au réel. Dans le feedback. Dans la pratique répétée et consciente.
L’individu ET le collectif
Il y a autre chose que personne ne vous explique : le management, c’est deux métiers en un.
Le premier métier, c’est l’accompagnement individuel. Comprendre chaque personne. Ses moteurs. Ses blocages. Ses aspirations. Adapter votre approche à chaque singularité.
Le deuxième métier, c’est la dynamique collective. Créer les conditions pour que le groupe fonctionne mieux que la somme des individus. Faire émerger l’intelligence collective.
La plupart des formations se concentrent sur l’un ou l’autre. Jamais sur les deux.
Et c’est là que tout se joue.
L’intelligence collective, ce n’est pas mettre des gens autour d’une table et leur demander leur avis. C’est créer un cadre où quelque chose d’autre peut émerger. Quelque chose qu’aucun individu n’aurait pu produire seul.
Ce n’est pas une addition de cerveaux. C’est une multiplication.
Mais pour y arriver, il faut une posture spécifique. Une posture de facilitateur.
Le manager facilitateur : l’autre voie
Il existe une autre façon de manager. Une façon qui ne repose pas sur le contrôle, le reporting et l’imposition.
Cette façon, c’est celle du manager facilitateur.
Le manager facilitateur ne détient pas toutes les réponses. Il crée les conditions pour que les réponses émergent du collectif.
Il ne contrôle pas. Il fait confiance ET il crée un cadre clair.
Il ne donne pas du sens. Il fait émerger le désir collectif.
Il ne multiplie pas les réunions. Il facilite des moments où les vraies décisions se prennent.
Cette posture n’est pas innée. Elle s’apprend. Elle se travaille. Elle se développe.
Mais pas n’importe comment.
Ce qui ne marche pas
Voici ce qui ne marche pas pour développer cette posture :
Les formations catalogue. Deux jours sur « les fondamentaux du management » avec 15 autres managers que vous ne reverrez jamais. Vous repartez avec un classeur. Vous l’ouvrez une fois. Vous l’oubliez.
Les e-learnings. Des vidéos à regarder entre deux réunions. Des quiz à valider pour avoir le certificat. Zéro pratique. Zéro feedback. Zéro transformation.
Les livres seuls. Vous pouvez lire tous les livres sur le management. Si vous ne pratiquez pas, vous ne changez pas.
Le coaching individuel sans mise en pratique collective. Vous progressez dans votre tête. Vous ne progressez pas dans vos actes avec votre équipe.
Ce qui marche
Ce qui marche, c’est l’inverse de tout ça :
L’expérimentation en conditions réelles. Pas des cas fictifs. Des situations que vous vivez vraiment. Avec de vrais enjeux. De vraies personnes.
Le feedback entre pairs. Des gens qui vivent les mêmes difficultés. Qui peuvent vous dire ce qu’ils voient. Sans complaisance. Sans jugement.
La pratique répétée. Pas une fois. Plusieurs fois. Jusqu’à ce que les nouveaux réflexes remplacent les anciens.
L’ancrage dans le terrain. Pas de la théorie sur comment les choses devraient fonctionner. Du concret sur comment les choses fonctionnent vraiment.
Le travail sur la posture, pas sur les outils. Les outils viendront après. D’abord, la façon d’être.
Le moment de vérité
Si vous êtes arrivé jusqu’ici, c’est que quelque chose résonne.
Peut-être que vous êtes ce manager promu sans préparation. Peut-être que vous sentez que vos méthodes actuelles ne marchent pas. Peut-être que vous êtes fatigué de reproduire un modèle qui ne vous correspond pas.
Ou peut-être que vous êtes dirigeant, et que vous voyez vos managers souffrir. Reproduire les mêmes erreurs. Épuiser leurs équipes et s’épuiser eux-mêmes.
Dans les deux cas, il y a une question à se poser : combien de temps encore ?
Combien de temps encore à gérer des conflits qui n’auraient jamais dû exister ? À faire des réunions qui ne servent à rien ? À perdre des talents qui partent parce qu’ils ne se sentent pas écoutés ?
Le management classique est mort. Pas parce que c’est à la mode de le dire. Parce que le monde a changé et que les méthodes n’ont pas suivi.
Une autre voie existe
Chez Insuffle Académie, nous formons des managers facilitateurs. Pas des managers qui accumulent des outils. Des managers qui transforment leur posture.
Notre approche est simple : 80% de pratique, 20% de théorie. Vous expérimentez. Vous recevez du feedback. Vous ajustez. Vous recommencez.
Nous ne vous donnons pas un classeur à oublier. Nous vous donnons une posture à incarner.
Nos formations sont certifiées Qualiopi. Financement OPCO possible.
Mais au-delà des certifications, ce qui compte, c’est ce que vous serez capable de faire différemment le lundi matin suivant.
Et maintenant ?
Vous avez deux options.
La première : continuer comme avant. Espérer que ça s’améliore tout seul. Accumuler d’autres outils. D’autres méthodes. D’autres formations qui ne changent rien.
La deuxième : décider que ça suffit. Que vous méritez mieux. Que vos équipes méritent mieux. Et faire le premier pas vers une autre façon de manager.
Le management classique ne vous a pas préparé. Personne ne vous a appris.
Il n’est pas trop tard pour apprendre. Mais pas n’importe comment.
Insuffle Académie propose des formations pour développer votre posture de manager facilitateur. Des formations qui transforment vraiment. Pas des slides qu’on oublie le lundi.
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À propos de l’auteur
Yoan Lureault accompagne les dirigeants et leurs équipes depuis 20 ans. Fondateur d’Insuffle, il a développé l’approche du Futur Désiré® pour aider les organisations à sortir du brouillard stratégique. Il dirige aujourd’hui Insuffle Académie, organisme de formation certifié Qualiopi basé en Normandie.